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En confinement, 69e jour 00:17:09 En confinement, 69e jour Video Duration : 00:17:09 avec Prem Rawat
En confinement, 89e jour 00:12:15 En confinement, 89e jour Video Duration : 00:12:15 avec Prem Rawat

En confinement, avec Prem Rawat, 89e jour

 

Compte à rebours pour le Programme d’éducation pour la paix.

 

La vie d’après vos conditions

Entretien avec Tony Wrighton

Podcast Zestology

 

Tony Wrighton :

Lorsque vous rencontrez quelqu'un qui vous demande lors d’un dîner : « Que faites-vous ? » Que répondez-vous ?

Prem Rawat :

Eh bien, je parle de la paix, et c'est ce que je fais depuis l'âge de neuf ans, je parle de la paix aux gens. Parce que je pense que cet élément important nous manque.

Il n'y a rien au monde qui nous permette de nous reconnaître, de savoir qui nous sommes. Socrate en a parlé, « Connais-toi toi-même. » Et pourtant, qu'y a-t-il dans ce monde... ? De temps à autre, vous pouvez éventuellement tomber sur Socrate, mais seulement par hasard.

Alors, quelle en est la valeur ? Le retrouve-t-on dans nos médias sociaux ou dans le monde que nous fréquentons tous les jours et qui dirait « Oh, au fait, vous êtes-vous connu aujourd'hui ? Vous connaissez-vous aujourd'hui, comprenez-vous qui vous êtes ? »

Vous voyez le monde entier selon la façon dont vous avez été formé à le voir. « Je dois m’habiller, je dois porter ce genre de vêtements, je dois faire ci et ça, je dois prendre ça avec moi, je dois contacter telle personne... » Mais pourquoi ne pas vous contacter vous-même, l’être humain que vous êtes ?

Bien souvent nous disons « pourquoi mon monde est-il parfois si étrange ? » Est-il possible que vous regardiez une carte en disant : « C’est une bonne carte, j’aime cette carte et l’endroit où je veux aller est marqué d’une grande croix. »

Mais la grande question est : « Où vous trouvez-vous sur la carte ? » Car si vous ne savez pas où vous êtes sur la carte, elle vous est inutile, comment allez-vous tracer votre itinéraire jusqu’à l'endroit où vous voulez aller ?

Ainsi, tout le monde se déplace sur sa carte en y marquant des croix, « Je veux être ici, je veux être ici, je veux être là ! » Mais où êtes-vous et qui êtes-vous ?

Voilà le message, et je pense qu’il peut profondément changer le monde parce que je vois ce changement se produire dans la vie de gens qui sont en prison ! Imaginez leur point de vue, ils voient le pire du pire du pire du pire du pire, chaque jour, chaque jour.

Pourtant, il y a de la bonté dans cette humanité, en chacun d’entre nous, et nous devons agir pour la faire ressortir. Nous avons créé une société dans laquelle, littéralement, le pire chez nous se révèle sans problème, mais nous n'avons pas vraiment créé une société dans laquelle apparait le meilleur de nous-même.

Tony Wrighton :

Si lors d'un dîner vous en arrivez à dire à quelqu’un : « Je parle de la paix », et si la personne répond « eh bien, comment ? Qu’est-ce qui vous a conduit à parler de la paix ? »

Prem Rawat :

Ça dure depuis un bon moment. J’ai prononcé mon premier discours à l'âge de quatre ans, et j'ai senti que... bon, beaucoup de gens étaient rassemblés...

Tony : Vous aviez quatre ans ?

Prem Rawat :

J'avais quatre ans et c'était une conférence organisée par mon père. Je me rendais compte que tout le monde était vraiment dispersé, les gens vaquaient à leurs affaires et personne n’était présent. Et j'ai eu le sentiment que le message de mon père, encore une fois sur la paix, était très important !

Alors je me suis avancé et j’ai tout simplement dit : « Écoutez les amis, nous avons besoin d’être centrés, parce qu’une opportunité s’offre à nous. Nous sommes en vie et nous ne voyons pas notre vie... » Je paraphrase.

« Nous ne voyons pas la vie dans le contexte de la naissance et de la mort, que le temps dont nous disposons sur terre est limité, mais il y a la paix en chacun d’entre nous. N’êtes-vous pas intéressés par cette paix ? Ne voulez-vous pas cette paix ? »

Et ensuite tout a commencé, et puis je me suis adressé à de nombreux publics, et il s’est trouvé que les gens étaient vraiment intéressés, ça marchait pour eux. Et c’est ce qui est important : construire avec ce qui fonctionne, pas avec ce qui ne marche pas.

Et c’est ce qui s’est passé, les gens sont venus. Il n’y a pas d’obligation, aucune obligation, vous aimez ça, très bien, vous n’aimez pas ça, pas de problème ! Même si vous n’aimez pas la paix dans votre vie, très bien ! Vous voulez faire la guerre et vous vous voyez ainsi, très bien !

Mais ensuite les gens reconnaissent, et réalisent. Et ça grandit, ça grandit, et plus ça les interpelle, plus ils sont intéressés.

Tony Wrighton :

Ensuite, je sais que vous avez parlé, que vous avez commencé à parler en Occident lors du premier Festival de Glastonbury. N'était-ce pas en 1971 ?

Prem Rawat :

Oui, c'était incroyable. Parce que... vous ne connaissez pas l'histoire derrière tout ça, je ne voulais pas y aller. Je ne voulais pas y aller parce que j'avais l'impression que leur programme était déjà entièrement organisé. 

Mais on n'arrêtait pas de me dire : « S'il vous plaît, allez-y, s'il vous plaît, allez-y, s'il vous plaît, allez-y. » Alors je suis simplement allé faire un tour en voiture, j'ai demandé à quelqu’un : « Allons y faire un tour. »

Et je réfléchissais, réfléchissais, je me disais « mais que vais-je leur dire ? Ils sont venus pour écouter de la musique ! Je ne chante pas, je ne joue pas de guitare, je ne sais pas jouer de la guitare, qu’est-ce que je vais faire ? »

Et puis j'ai pensé : « Ce que tu as toujours fait, transmets ton message, peut-être que ça changera la vie d’une personne, tu ne la connaîtras peut-être jamais, mais sa vie changera. N'est-ce pas la raison de ce que tu fais ? »

Donc je suis arrivé et tout le monde disait : « La chanson suivante ! » Et tout-à- coup, il n'y a pas eu de chanson suivante, on a apporté un siège, je me suis assis et j'ai commencé à m'adresser à ces gens, et, chose étonnante, il y a eu un silence total, les gens écoutaient.

Et j’ai dit : « Je vais être bref, je sais que vous voulez votre musique, mais voilà, tout d’abord, ce que vous cherchez se trouve à l'intérieur de vous. Là, il y a la paix, c’est possible, la paix est possible. »

J’ai parlé quelques minutes, je ne sais pas combien de temps, je suis sorti de scène, le programme a continué. Et pour moi et pour beaucoup d’autres, je le sais, tout a changé.

Pour moi ça a changé la donne, comme si on me disait : « Nul besoin de te limiter à un public qui veut absolument entendre parler de la paix ! Tu peux approcher n’importe qui ! » C’est un message capable de toucher les gens d’une très belle manière, pourvu qu’il soit simple, qu’il soit authentique.

Tony Wrighton :

Mon instinct me dit qu'il est assez difficile de contester le message, oui, nous voulons tous plus de paix. Ce serait bien, n'est-ce pas ? Alors, pourquoi nous n’y arrivons pas ?

Prem Rawat :

Parce que, de nouveau, nous avons notre carte, ça prend déjà du temps pour élaborer cette carte. Car tout le monde vous donne des informations : « Ce que tu veux est sur cette carte, et voilà l'endroit que tu veux aller visiter. »

Et bien sûr, une fois que vous commencez votre pérégrination, vous vous rendez compte que vous n’arriverez jamais à destination. » Vous rendez-vous compte combien c'est réel pour les gens ? Ils font ceci et ils font cela, ils obtiennent leur diplôme, et puis ils trouvent un emploi et tout le reste, et tout d'un coup ils se demandent : « Est-ce que c'est tout ? »

Et c’est valable avec tout ! C’est comme les régimes, par exemple, je suppose que beaucoup de gens peuvent connaître ces régimes. Donc, vous commencez votre régime, et les choses vont vraiment bien. Et tout d'un coup, vous vous rendez compte soit que ça ne marche pas pour vous, ou bien que vous perdez votre motivation.

Et vous ne le suivez pas exactement comme vous devriez le faire, vous voyez quelqu'un prendre un cornet de glace et vous en voulez un aussi ! Et tout s’effondre. Et donc les gens vont d’un régime à un autre régime, à un autre régime, à un autre régime.

C’est facile de comprendre cela avec les régimes, mais si c'est le cas des régimes, devinez quoi, d'autres choses dans notre vie y ressemblent beaucoup. Nous avons pris notre bonne résolution pour le premier de l'an, nous y voilà... Et, vlan, tout s’effondre, tout s’effondre, tout s’effondre.

La quête de paix s'effondre aussi. Alors beaucoup de gens se mettent à dire... C'est un peu comme les raisins acides, l'histoire du renard, qui ne pouvait pas atteindre ces raisins... Beaucoup de gens se disent « De toute façon il n’y aura jamais la paix. » C'est la première réaction que je constate.

Un jour je passais la douane et le douanier m'a demandé : « Qu'est-ce que vous faites ? J'ai répondu : « Je parle de la paix. » Il m’a dit : « Ça n'arrivera pas. Ça n'arrivera pas ! Il y a tellement de problèmes, il y a tellement de cupidité dans ce monde que la paix n’arrivera jamais. »

Et donc j’ai commencé à y réfléchir. Et je me suis dit : « Comment la cupidité est-elle apparue ? Pousse-t-elle sur les arbres ? Est-ce qu'elle se trouve naturellement dans les rivières ou les icebergs ou ailleurs ? Elle est générée par l'homme, la cupidité est une chose qui est pratiquée par les êtres humains.

Donc, si les êtres humains peuvent la pratiquer, ça signifie qu'ils peuvent aussi inverser cela, et peut-être qu'il y a une impulsion qui doit être donnée.

Et c'est là qu'intervient ce message. « Regardez, parmi toutes les guerres que vous menez, quel que soit le moment, il se passe autre chose, le temps passe et vous ne pouvez rien y faire, pas de retour en arrière possible, pas de bouton “pause”, et il y a un besoin de paix qui vient du cœur, mais vous devez vous connaître pour le trouver. »

Tony Wrighton :

Lorsque vous organisez de grands événements, comme ce week-end, par exemple, comment encouragez-vous les gens à aller plus loin dans leur quête ? Ou peut-être connaissent-ils leur but mais pourtant rien ne se passe. Y a-t-il une formule au quotidien qui les aiderait à réaliser cet objectif intérieur et vivre leur vie au mieux ?

Prem Rawat :

C'est très simple en réalité. Il suffit qu’on nous le rappelle. Notre pouvoir d'oublier est phénoménal et nous oublions. Nous sommes tellement pris dans ce monde que nous oublions, « au fait, tu es vivant ! » Et le fait d’être en vie devient accessoire : « Bon, et alors ? Que m'avez-vous dit d’ailleurs que je ne savais déjà ? »

Allez dire la même chose à une personne allongée sur un lit d'hôpital en train de prendre son dernier souffle. Cette personne aura un point de vue totalement différent. Je l'ai vu ! Je l'ai constaté ! Elle aura un niveau d’appréciation totalement différent de celle dont le projet est d'aller voir un match de football important, ou d’aller dans un restaurant étoilé ou à une soirée déguisée.

Et subitement : « Attendez une minute, nous avons besoin qu'on nous le rappelle, surtout dans ce monde si déroutant. » Il y a tellement d'attractions que nous sommes détournés des choses fondamentales, nous avons besoin qu'on nous les rappelle, qu'on nous les rappelle.

C'est tellement important. Combien c’est important de savoir que « la paix est possible » ! Il faut qu’on nous le rappelle chaque jour. Vous devenez bon à ce que vous pratiquez le plus. Et c'est ainsi que les choses se passent... c’est ainsi. Ce que nous pratiquons le plus, nous y devenons habiles.

Alors, regardez autour de vous : combien de temps vous faut-il pour vous mettre en colère ? Est-ce ce que vous pratiquez ça, vous mettre en colère ? Et combien de temps vous faut-il pour vous détendre ? Eh bien, c'est plutôt « Alors… respire profondément, assieds-toi… »

Mais se mettre en colère ? Se mettre en colère ? Inutile de vous asseoir pour vous mettre en colère, inutile de respirer profondément pour vous mettre en colère, vous pouvez vous mettre en colère juste comme ça. Donc, on s'y entraîne. Il faut casser les mauvaises habitudes. Si vous ne les perdez pas, elles se perpétueront, et elles façonneront votre vie et votre avenir.

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En confinement avec Prem Rawat, 100e jour

Compte à rebours pour le Programme d’éducation pour la paix

 

Être un humain

Buenos Aires, Argentine

 

Prem Rawat :

Aujourd’hui, il y a des problèmes, beaucoup de problèmes. Des gens meurent sous les bombes, s’entretuent, se mentent, se volent et tout le monde se demande ce qui va arriver. Les problèmes économiques pèsent surle monde. Les gens ne se sentent pas en sécurité.

Alors on se demande : « Pourquoi ? Qu’est-il arrivé ? Comment en sommes-nous arrivés là ? Est-ce dans notre nature ? Sommes-nous ainsi ? » Ou bien sommes-nous tellement aliénés que nous ne comprenons plus notre propre nature.

D’où la question: « Qui êtes-vous ? » Non pas ce que vous êtes, ce que vous êtes en tant que médecin, avocat, pilote, fermier ou employé de bureau, non pas ce que vous êtes mais qui vous êtes. Pas un mari, une épouse, une fille, non, non ! Qui êtes-vous ? Qui ? Réalisez-vous, en tant qu’être humain, ce qui vous a été donné ? D’un côté, vous êtes fait de 6 éléments, hydrogène, oxygène, carbone, calcium, azote et phosphore. 

Où trouve-t-on ces éléments ? Partout. Partout. Vous marchez dessus. Vous crachez dessus. Et c’est la matière dont vous essayez de vous débarrasser en vous lavant, chaque fois que vous rentrez chez-vous. Mais c’est ce qui vous compose. Alors véritablement qui êtes-vous ? Vous avez la faculté de savoir, vous avez la faculté de comprendre, vous avez la capacité d’être comblé. Vous avez la capacité d’être en paix. Vous pouvez comprendre. Vous pouvez ressentir, ressentir. Vous pouvez vous exprimer. Vous pouvez sourire. Vous êtes ainsi fait! C’est ainsi que je suis.

Il faut donc se demander : « Suis-je réellement comblé ? Réellement comblé ? » Êtes vous comblé ? Si vous avez la faculté d’être comblé, il faut vous demander : « Suis-je totalement comblé ? » Car, si ce n’est pas à 100 %, quelque chose ne va pas. Si ce n’est pas à 100 %, alors pourquoi ?

Vous avez la faculté de ressentir la paix, alors êtes-vous en paix ? Chaque jour ? Avez-vous vraiment saisi le sens de l’être humain et l’avez-vous amené au summum de son développement ? Même un arbre, même un arbre s’efforce d’amener ses fruits au maximum de leur maturité. Et vous ? Et vous ?

Ou bien êtes-vous prisonnier de vieux schémas que sont la peur, la colère, la frustration, la confusion avec la paix comme espoir, quelque part là-bas très loin, « un jour peut-être…? » Alors que la paix est toujours en vous. La colère est en vous, le pardon est en vous. La haine est en vous, l’amour est en vous. La joie est en vous, la tristesse est en vous. La confusion est en vous, la clarté est en vous.

Ce qui est à vous est vôtre et seulement vôtre, vous ne pouvez le donner à personne parce que c’est seulement à vous, que vous soyez égoïste ou pas. C’est un fait ! Alors puisque c’est à vous et seulement à vous, que vous en êtes le dépositaire, tant que le souffle va et vient en vous, qu’allez-vous en faire ? Allez-vous être en paix ?

Les gens disent souvent : « Alors, où est la paix ? » En vous. « Comment se fait-il que je l’ignore ? » Êtes-vous allé voir ? L’avez-vous fait ? Oui ? Ou bien êtes-vous comme ceux qui … Je sais bien que beaucoup de gens attendent l’arrivée d’un ange. Cela fait trois ou quatre mille ans qu’ils attendent un ange.

La paix n’est pas la question. Que vous choisissiez la paix ou non, voilà la question. Parce que le jour où vous le ferez, elle sera en vous. Et les gens disent : « Non, non, ce n’est pas possible. » Où est-elle d’après vous ? Où exactement, d’après vous ? Dans l’espace ?

Donc, quand les astronautes sont tout là-haut, ils doivent se sentir vraiment en paix…
Chaque fois qu’un voyant s’allume ou que quelque chose ne fonctionne pas : « Oh mon Dieu ! » Vous avez ce pouvoir parce que vous êtes humain. Le Superman est en vous, vous n’avez pas besoin d’un Superman. Vous n’avez pas besoin de miracle. Savez-vous pourquoi vous n’avez pas besoin de miracle ? Le savez-vous ? Parce que vous êtes le miracle.

La poussière peut aimer, sourire, rire, comprendre, avoir de la compassion. Si ce n’est pas un miracle, qu’est-ce que c’est ? Qu’est-ce que c’est ? Ce corps, qui n’est pas là pour toujours, vient et s’en va. Où s’en va t-il ? Ici-même.

Aux gens qui me regardent, l’air de dire : « Comment ? », je dis : « Que croyez-vous ? Que lorsque vous êtes né, la terre est devenue plus lourde ? Et que lorsque vous mourrez, elle deviendra plus légère ? » Non, elle reste la même. Elle devient un petit peu plus lourde, mais seulement à cause de toute la poussière qui tombe sans arrêt de l’espace pour faire une nouvelle aubergine, une nouvelle tomate, pour faire un nouveau vous.

Mais il s’agit de comprendre le pouvoir de ce souffle. Il s’agit de vous ! Voilà le cadeau que vous avez, qui vous a été donné. J’emploie le mot “cadeau“ et la tête demande : « De qui ? » Vous êtes sérieux ? Vous êtes sérieux ? Vous êtes sérieux ? Vous vous trouvez au beau milieu de l’océan, vous nagez depuis deux jours, il n’y a rien alentour. Tout à coup, tout à coup apparait une bouée de sauvetage. Allez-vous vraiment dire : « De quel bateau vient-elle ? De mon bateau qui a coulé ? » Ou bien : « À qui appartient-elle ? Est-elle à quelqu’un ? Y-a-t-il quelqu’un ? » Êtes-vous sérieux ? Ou encore allez-vous dire : « N’est-ce pas égoïste de prendre cette bouée de sauvetage ? Il y a peut-être quelqu’un d’autre derrière moi… » Non ! « Ah, merci ! » Qui remerciez-vous ? Qui remerciez-vous ?

C’est cela, comprendre. C’est retrouver la simplicité. Voilà comment se connaître soi-même. C’est ce qu’a dit Socrate : « Connais-toi toi-même ». Voilà comment se connaître soi-même. Et pourtant, nous passons notre temps à connaître tout le monde. « Je vais te présenter untel et untel. » Vous a t-on déjà présenté à vous-même ?

Donc,  parler de la paix … Voilà ce que je fais ! Je présente les gens à eux-mêmes. Voilà ce que je fais et c’est tout ce que j’ai besoin de faire. « Cela va-t-il amener la paix dans le monde ? » Le monde n’a pas besoin de paix. Croyez-moi, tout va bien pour lui. C’est nous, les êtres humains, qui avons besoin de paix. Cette idée de “paix dans le monde“ est bizarre. Hé, voilà ce que je fais depuis cinquante ans, cinquante ans ! J’ai commencé… J’ai commencé à l’âge de neuf ans et cette année est le cinquantième anniversaire. Alors, voilà le fruit de beaucoup d’expérience : ce n’est pas le monde qui a besoin de paix, ce sont les gens. Ce n’est pas le monde qui a faim, ce sont les gens. Le monde ne tue personne, les gens le font.

Il s’agit des gens. Les gens ont oublié les gens. Les hommes politiques ont oublié les gens. Au nom de ceci et de cela, nous avons oublié les êtres humains. Les êtres humains. Il se trouve que la paix réside dans les êtres humains. Le comprendre est simple.

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En confinement avec Prem Rawat, 101e jour

Compte à rebours pour le Programme d’éducation pour la paix

 

Une question de choix

Lisbonne, Portugal

 

Prem Rawat :

Il est bon, de temps à autre, de prendre du recul pour comprendre ce qui se passe. Même si vous vivez jusqu'à soixante-dix ans, cela représente 25 550 jours, si vous vivez jusqu'à cent ans, cela ne fait que 36 500 jours.

Vous êtes né et un jour vous devez partir. La naissance est l'aboutissement de tous ces éléments qui nous entourent, l'oxygène, l'hydrogène, le carbone, le calcium, l'azote et le phosphore, voilà de quoi nous sommes faits.

Tous ces éléments se sont assemblés, toute cette poussière, cet oxygène, cet air, cette eau, se sont assemblés pour me créer, moi, vous. Et maintenant, tout est en train de retourner là d’où c’est venu. Donc, ce n'est pas comme ci mais comme ça ! Où est-ce que je vais ? Là d’où je viens.

Donc, l’arrivée était locale et le départ l’est aussi, c'est le cercle qui sépare les deux. Ce cercle s'appelle “la vie” et c'est le noyau fondamental, l'épine dorsale de cet être appelé “le moi”, vous, moi.

Et puis, bien sûr, vous avez entendu ce « Connais-toi toi-même. » La plupart des gens, je peux le dire car je fais ceci depuis cinquante ans, j'ai donc acquis de l'expérience, la plupart des gens trouvent ça très mystérieux, très philosophique.

Après tout, Socrate était philosophe, en pratique, quel est l’intérêt de se connaître soi-même ? Quel est-il ? « Évidemment que je me connais : tel est mon nom, mon numéro de téléphone portable, mon adresse électronique, voilà mon chat, mon chien, ma maison, voilà mon costume, mes chaussures, ma ceinture ! »

Mais pensez-y, si vous vous connaissiez vraiment, vous sauriez qu'il y a en vous du bon et du mauvais. Et la question est : « Avez-vous fait vos choix ? Avez-vous fait vos choix ? Vraiment ? »

Vous êtes en train de faire ce voyage, que vous l'appeliez “voyage” ou autrement, vous êtes maintenant sur ce cercle, vous êtes né, de toute évidence, donc la vie suit son cours. Alors, avez-vous fait vos choix ? Avez-vous fait vos choix, ou bien improvisez-vous au cas par cas ?

Vous vous levez le matin : « Ah, je ne me sens pas très bien, je n'aime pas ce type, je n'aime pas ça, je n'aime pas ça, je connais ça, ça, ce n'est pas bien, je ne veux pas aller là-bas, je ne veux pas… ta-ta-ta… » Ou avez-vous fait vos choix ? Avez-vous fait vos choix ?

C'est une question très intéressante : « Avez-vous fait vos choix ? » Vous allez passer votre vie, c’est de ce cercle dont il s’agit, allez-vous passer votre vie sans faire de choix ? Ou allez-vous passer votre vie avec une gamme de choix bien particulière ?

Mais comment pouvez-vous faire ces choix si vous ne savez pas ce que vous avez ? Donc laissez-moi vous éclairer sur ce point. Il y a en vous l'ignorance, à cinquante pour cent, et il y a en vous, la connaissance, à cinquante pour cent, il y a en vous l'obscurité, à cinquante pour cent, il y a en vous la lumière, à cinquante pour cent.

Ne vous félicitez pas trop vite, c'est cinquante pour cent. Ne vous dites pas : « Quarante-neuf / cinquante-et-un. » Non, non et non, ce n'est pas ça ! C'est exactement cinquante pour cent.

D'ailleurs, les 50% que vous avez sont largement suffisants pour que vous viviez une vie incroyable, ou ces mauvais 50% sont plus que suffisants pour vous détruire totalement. Et vous avez les deux, vous avez les deux !

En vous, il y a la peur et en vous il y a le courage, à cinquante pour cent. Mais si vous l’avez compris, vous pouvez choisir, choisir : « Je veux choisir le courage et pas la peur. »

Donc, au lieu de vivre dans des croyances, vous devez commencer à vivre dans le fait de connaître, dans la connaissance, et ça demande du courage, et c’est le choix que vous avez à faire : « Est-ce que je choisis le courage ou bien la peur ? »

La peur, c'est facile, il n’y a rien à faire, il suffit de s'allonger sur son lit et de continuer à imaginer le monstre, et il ne cesse de grandir et de grandir, ses crocs grandissent, ses ongles grandissent, ses yeux grandissent, il a de plus en plus faim et il devient dangereux, il est sous votre lit et il va vous manger, sans le ketchup.

Mais savoir. « Je veux savoir, je veux ressentir ! » Parce qu'il y a une chose évidente, une chose très évidente, la vie est incroyable, la vie est précieuse, ce souffle est un cadeau incroyable, car vous n'appuyez pas sur un bouton pour l'obtenir, c'est un cadeau incroyable, il vous est donné gracieusement. Ne devriez-vous pas être plein de gratitude ? Naturellement ? L'êtes-vous ?

Je pose trop de questions. Cette vie, ne devrait-elle pas être emplie de gratitude ? Mais pourquoi ne l'est-elle pas ? Pourquoi ne l'est-elle pas ? Pourquoi tout ce dont je parle n’est pas simplement évident ? Est-ce que ça ne devrait pas être évident ? Pourquoi ça ne l'est pas ? Peut-être parce que les choix n'ont pas été faits.

Vous avez fait preuve d'un courage phénoménal. Quand vous étiez tout petit, vous avez fait quelque chose, vous n'aviez pas fait d'études universitaires, vous n'étiez pas scientifique, vous n'étiez pas kinésithérapeute, vous n'étiez pas médecin, vous n'étiez pas psychologue, vous n'étiez pas psychiatre, vous n'étiez pas athlète, et vous n'étiez pas entraîneur sportif, et vous avez décidé quelque chose, vous avez fait un choix, vous vouliez marcher. Alors vous avez essayé, vous avez essayé, et ça a échoué, vous avez échoué ! Mais sans que ce soit un échec. Et vous savez pourquoi ce n’était pas un échec ? Parce que vous avez essayé à nouveau, et à nouveau vous avez échoué. Vous avez échoué, mais vous n'étiez pas quelqu’un qui échoue, alors vous avez essayé à nouveau, vous avez continué à le faire jusqu'à ce qu'un jour vous y arriviez, et vous avez marché.

Personne ne pouvait vous aider, car le sens de l'équilibre est très personnel, il doit être en vous. Se pourrait-il que vous ayez été très clair quand vous étiez petit sur ce que vous vouliez faire ? Et maintenant vous ne l'êtes plus. Se pourrait-il que la seule chose qui puisse vous rendre plus fort soit de vous connaître vous-même, de savoir que vous avez des choix ?

Savez-vous que vous avez des choix ? Quand vous souffrez, quand vous êtes confus, savez-vous que vous avez encore le choix ? Le savez-vous ? Vous avez le choix, vous avez toujours le choix. Et vous pouvez choisir de ne pas choisir, vous avez même ce choix.

Et la plupart du temps, n'avez-vous pas choisi de ne pas choisir ? Le petit mélange d’épices du destin ! Qu'y a-t-il dans votre destin ? Si on ne fait rien, on nait, on vit le nombre de jours qu’on a à vivre, puis “pfutt”, on part, les éléments repartent d'où ils sont venus, vous êtes désassemblé. À votre naissance, vous avez été assemblé, vous serez alors désassemblé.

Non, quand les choix ont été faits… et de ces choix émerge la gratitude, car on est témoin de la valeur et de l'existence étonnante de cet être sur terre...

Lorsque les yeux sont ouverts, lorsque le cœur est comblé, lorsqu'il n'y a pas de dualité, lorsque les questions se sont transformées en réponses, lorsqu'une douceur et une sérénité dansent dans la vie, alors la paix se manifeste. Et quand cette paix est ressentie, le cœur déborde de gratitude, déborde de gratitude.

Trouvez ce paradis, le paradis qui est en vous, votre paradis, transformez-vous, réveillez-vous, profitez, soyez, existez, adorez la simplicité. En cela il y a de la sagesse, de la sagesse.

Quand je suis arrivé en Occident, tout le monde disait : « Nous ne voulons pas entendre parler de paix, dites-nous comment nous pouvons devenir riches. » C'est un tel jeu ! On m'a demandé, j'étais un adolescent, j'avais treize ans, on m'a demandé : « Êtes-vous riche ? »

Il se trouve que j'étais de bonne humeur et j'ai répondu : « Oui, je suis vraiment riche, je suis vraiment, vraiment, vraiment riche… dans mon cœur. » En ce qui concerne l'argent, je n'avais que vingt-cinq livres, c'est tout ce que j'avais pu rapporter d'Inde, on ne nous permettait pas davantage, on donnait à tout le monde vingt-cinq livres et c'est tout ce que nous avions.

Qu’est-ce que vingt-cinq livres ? Qu'est-ce que vingt-cinq mille livres ? Quelqu’un pourrait annoncer juste une petite nouvelle et ça ne vaudrait plus rien ! Un jour vous avez plus que ce que vous devez, et un autre jour vous devez plus que vous n’avez.

J'aime ce qui est certain, la certitude de ce monde est tout simplement étonnante. Si ce genre de certitude se manifestait dans ma voiture, je ne la conduirais jamais. Mais voici ce souffle qui vient tel un mouvement d’horloge, incroyablement fiable !

Si vous voulez saisir la définition de “fiable”, pensez à votre souffle, pas à votre chien, parce qu’il va venir. C'est la chose-même qui vous a permis, si vous êtes né à l’hôpital, de rentrer à la maison, et c'est le souffle qui, si vous êtes né à la maison, vous a permis d’y rester.

Parce que si ce souffle n’était pas venu, vous ne seriez pas rentré à la maison, et si ce souffle n’était pas venu et que vous étiez né à la maison, vous seriez allé à l'hôpital. C'est comme ça ! C'est simple, c'est profond : « Connais-toi toi-même. »

En confinement, 99e jour 00:12:52 En confinement, 99e jour Video Duration : 00:12:52 avec Prem Rawat

En confinement avec Prem Rawat, 99e jour

Compte à rebours pour le Programme d’éducation pour la paix

 

La possibilité

50 ans d’efforts en faveur de la paix

              

Prem Rawat :

Si quelqu’un vous tendait une baguette magique en vous disant : « Tiens, voilà ce qui est possible. Je te donne cette baguette magique grâce à laquelle tu pourras être comblé », qu’est-ce que ça représenterait pour vous, qu’est-ce que ça signifierait ? « Je te donne un cadeau, grâce à ce cadeau, comme avec la lampe d’Aladin, il n’y aura plus de souffrance pour toi. » Qu’est-ce que ça représenterait pour vous ?

C’est précisément ce qui vous est arrivé. C’est ça, être vivant. La vie n’est pas cette chose triste et ennuyeuse que vous en avez fait, pas du tout. En fait, vivre c’est recevoir le cadeau le plus précieux qui soit encore, encore et encore, sans jamais avoir à dire : « Ça suffit. »

Toute notre vie, nous sommes séduits par nos rêves, nous sommes séduits par ce que les gens nous disent, mais nous ne nous sommes jamais séduits par l’appel de notre cœur qui nous dit : « Sois comblé, sois en paix, ressens la joie, fais l’expérience du sentiment qui est en toi, pas dans ta tête, en toi, ce sentiment qui est toujours là, dans les bons et les mauvais moments. Il est toujours là, quelles que soient les circonstances. »

Faites l’expérience de ce que veut dire être vivant, car c’est votre réalité. C’est ce qui fait de vous ce que vous êtes, c’est ce que vous êtes, cette chose appelée la vie est la colle qui maintient le tout assemblé. Dès qu’elle n’est plus là, l’ensemble se désagrège et disparaît.

Si vous me présentez le concept du paradis, la notion du paradis, je dois d’abord en faire l’expérience pour pouvoir croire qu’une telle chose existe. Mais ce n’est pas ce que nous faisons. « Ah oui, à propos, il y a un paradis et si tu fais le bien, c’est là que tu iras. Si tu fais le mal, tu iras en enfer. »

Et en fait, nous avons préparé la défaite du pauvre Satan : il est au chômage ! Les êtres humains l’ont dépassé.

Et qu’en est-il du paradis ? Le paradis n’est rien de plus que le lieu où vous pouvez être satisfait.

Il existe bien des théories, bien des philosophies. Pourquoi ? Pourquoi tant de théories ? Pourquoi tant de philosophies ? Pour la bonne raison qu’aucune n’a atteint son objectif. Alors il en faut une autre et une autre et encore une autre. Est-ce que cela aura une fin selon vous ? Non.

L’idée selon laquelle quelqu’un va descendre du ciel pour tout arranger, vous y croyez vraiment ? Ça fait combien de temps que vous attendez cela ? Quelques milliers d’années ? Ne pensez-vous pas que cela dépasse la limite raisonnable de la patience ? Vraiment ?

Si vous alliez à l’aéroport et que vous demandiez au comptoir : « Quand part ce vol ? » et qu’on vous réponde : « Dans quelques milliers d’années », je suis sûr que vous seriez ravi, non ? « Super, je peux attendre. Il y a d’autres choses que j’ai attendues aussi longtemps que ça, pas de problème. Prévenez-moi ! »

Qu’est-ce qui cloche dans cette histoire ? Ce qui cloche, c’est que la lumière que vous cherchez se trouve en vous et que vous essayez d’allumer des choses qui ne pourront jamais être allumées. Mais la lumière est en vous, la sagesse est en vous, le discernement est en vous.

Comprenez que ce sont là les choses dont je parle, je ne dis pas qu’il faut les créer, je ne dis pas qu’il faut aller les chercher quelque part, je ne dis pas que vous devez changer. Est-ce que vous comprenez ? Je ne dis pas que vous devez changer, car ce n’est pas nécessaire, vous avez déjà tout ça en vous, je ne dis pas que vous devez changer de religion, ça ne concerne pas la religion. Alors qui cela concerne-t-il ? Vous.

Connaissez-vous votre nature ? Votre nature, votre véritable nature, c’est être en paix. Voilà votre véritable nature. Votre véritable nature, c’est être satisfait, votre véritable nature est d’éprouver de la joie, voilà ce qu’est votre véritable nature.

Et vous pouvez faire tous ces périples, mais à la première occasion, c’est à votre véritable nature que vous reviendrez. C’est là que vous vous sentirez chez vous, parce que c’est chez vous, c’est là que vous éprouverez un sentiment de complétude, car il n’y manque rien. C’est ce qui doit se passer, vous devez laisser s’exprimer votre véritable nature. C’est à ça que vous aspirez, c’est ça que vous voulez.

Tous les efforts que vous faites dans le monde, tous les changements, c’est pour arriver à ça. La question est de savoir si cela arrive ou pas.

Quand Socrate dit « Connais-toi toi-même », ce n’est pas une erreur, c’est très clair. Savez-vous qui vous êtes ? Connaissez-vous votre nature ? Connaissez-vous vos besoins ? Est-ce que vous vous connaissez vous-même ?

Alors voilà ce que veut dire être conscient, se dire : « Attends, attends, il faut que je découvre de quoi il s’agit, il faut que je ressente, il faut que je fasse l’expérience de ça. »

Quand je vous dis que la paix se trouve en vous, est-ce que vous êtes d’accord avec moi ? Vous êtes d’accord avec moi parce que c’est moi qui le dis ou bien parce que vous l’avez senti ? C’est dur à comprendre, hein ? C’est ça, c’est exactement ça ! Ce n’est pas parce que c’est moi qui le dis que c’est vrai. C’est parce que vous le sentez que ça devient vrai. C’est ça, la réalité.

La vérité vraie est que vous êtes en vie. Lorsque vous le comprendrez, vous serez libre, car c’est la vérité. Le souffle qui vient en vous est le cadeau le plus précieux qui soit. Le jour où vous le comprendrez, bien sûr que vous serez libre, libéré de toutes les chaînes étranges dont vous vous servez pour vous enchaîner.

S’éveiller, être éveillé, pas seulement après avoir dormi, mais être éveillé chaque jour, pour voir l’évidence, pour voir, comprendre ce qui est réel, pour comprendre le sens du mot « maintenant ».

Il n’y a pas beaucoup de gens qui sont heureux d’être ce qu’ils sont. Ils veulent être quelqu’un d’autre. C’est une telle tragédie. Vous devez être heureux d’être qui vous êtes, d’être celui que vous êtes.

La bonne nouvelle, c’est qu’il y a du bon en chacun de nous. Il y a du merveilleusement bon en chacun de nous. Peu importe la quantité de mauvais, cela ne réduit pas, ne diminue pas, n’enlève rien au bon qui se trouve en chacun de nous.

Je sais que vous êtes nombreux à vous demander : « Qu’est-ce que je peux bien y faire ? Rien. Bien sûr, qu’est-ce que moi je peux faire ? » Ne vous posez pas la question, soyez en paix, c’est tout. Ne pourriez-vous pas considérer que c’est l’une des choses les plus puissantes que vous puissiez faire ? Si nous pouvions en faire une mode, ça ne prendrait pas longtemps, ça ne prendrait vraiment pas longtemps.

En confinement, 97e jour 00:15:10 En confinement, 97e jour Video Duration : 00:15:10 avec Prem Rawat

En confinement, avec Prem Rawat, 97e jour

 

Compte à rebours pour le Programme d’éducation pour la paix.

 

Un processus dedécouverte

Conférence sur le multiculturalisme, la toléranceetla paix

Lisbonne, Portugal

 

Prem Rawat :

Chers invités, Mesdames et Messieurs, avanttoutjetiensàdirequec’estungrandhonneurpourmoi d’être ici et que c’est un réel plaisir d’être enprésencedepersonnesquis’intéressentàlapaix.Car,lorsque dans le monde des événements ne sont pas propices à notre existence, les guerres,les problèmes des réfugiés, la destruction desressourcesnaturelles, on doit se poser une question : « pourquoi ? »

Jesais,jelisdanslesjournaux« ilyatelettel problème ». Alors bien sûr, j’ai envie de demander : « Pourquoi a-t-on ce problème ? Qu’est-ce qui neva pas ? Comment se fait-ilqu’ily ait des personnes qu’on appelle des réfugiés,qui sont partisdechezeux, de làoùilsont grandi,qui ont quitté leur famille, perdu leurs biens et ontdû partirversunnouveaupays,unnouvelendroitpoursurvivre ? Pourquoi ? Pourquoi les guerres ?Pourquoinous battons-nous? »

Et je sais que partout dans le monde, chacunytrouve une raison. « Oh, on se bat depuistoujours, c’est comme ça. » Vraiment ? Est-ce uneraison suffisante ? Alors faites simplement ceci : unjour,quand vous aurez le temps, asseyez-vous et faitesuneliste de tout ce qui nous divise. Ce que nous voyons,cesont les différences, les différences, lesdifférences. Vous êtes Indien, vous êtes Australien, vousêtes Anglais.

Allez ! La vérité est que nous sommestous composés à 99% des mêmes éléments : l’oxygène,le carbone, le calcium, l’hydrogène, l’azoteet le phosphore, nous tous, hommes, femmes,enfants,instruits, pas instruits, riches, pauvres, noussommes tous faits pareils, avec ces mêmeséléments.

Et en tant qu’êtres humains nous désirons lapaix. Pourquoi ? C’est très simple aussi, parce que nous sommestrès vulnérables. La paix, nous en avons vraimentbesoin. Pourquoi sommes-nous vulnérables ? Nousn’avons pas de griffes, pas de grandes dents commeleslions, nous ne sommes pas équipés pour nousbattre. Vous savez pourquoi ? C’est parce que notre partiela plus vulnérable, que tous les autresanimaux protègent, est complètement offerte. C’estunevéritable invitation : « Venez me tuer », et pasd’uneseule façon, je vais vous montrer plusieurs façons de le faire : vous pouvez essayer ici, essayer ici etici…

Nous sommes vraiment vulnérables. La paixc’estquelque chose que nous avons toujoursrecherchécomptetenudenotresituation.Maisnoussommes devenus victimes de la cupidité. Nous avonsoubliénotre passion. Nous avons abandonné notrepassion de la compassion et nous avons adopté unelogiquetrèsétrange.

Quandjeparledepaix,lesgensdemandent, ilsneledisentpas,maisjesuissûrqu’ilslepensent, « Que proposez-vous, MonsieurRawat, pour apporter la paix dans le monde ?Queproposez-vous pour le faire ? Dans un mondeaussi instable, avec tous les problèmes qui existent, queproposez-vous ? » Ah ! Laissez-moi vous expliquerune chose, voici ma proposition : la paix est déjàdans chaque être humain et, comme elle est enchaqueêtrehumain,iln’yarienàfaire, rienàcréer,rien!C’est un processus de découverte, les gens vontdécouvrir la paix eneux.

Pour faire la guerre, noussommes vulnérables et pas très doués pour nousbattre… Écoutez, si nous frappons trop fort du poing, nous nous brisonsla main, ça montre à quel point nous ne sommes pas douéspournous battre. Alors de quoi a-t-on besoin pour se battre? Vous savez de quoi on a besoin? Demilliards dedollars.Onnepeutpassebattre,onabesoindemilliards de dollars pour se battre, on abesoin d’armées, de mitrailleuses pour se battre, etsavez- vous que pour se battre on doit tous s’entraîner? Même pour donner un coup de poing à quelqu’un,on doit vraiment s’entraîner. Ça montre à quel pointon n’est pas doué. L’idée, la logique nécessaire poursebattre, pour déclarer la guerre, on doitnous l’enseigner!

Mais la paix est en vous, elle y a toujours été, etonn’a pas à nous l’enseigner. On n’a pas ànous l’enseigner. Tout ce que vous avez à faire, commel’a dit Socrate, c’est : « Connais-toi toi-même. » Et quandvous vous connaissez, vous comprenez que la paix que vous cherchez est en vous. Nous ne comprenons paslepotentiel qu’a l’être humain. Nous disons : « Lesêtres humainsfontdeserreurs. »Maislesêtreshumains,les uns envers les autres, ont un trèsgrand cœur, ils peuvent aimer et quand ils décident defairepreuve de bonté, c’est sublime,merveilleux.

Dans mes trois dernières interviews onm’a demandé : « Vous avez rencontré beaucoupde personnalités importantes, de qui vous souvenez-vous ? » Alors jeleur ai raconté une petite histoire. La personnedonteffectivement je me souviens n’était pasunesommité, mais cette personne… Un jour, j’étaisen Inde au volant de ma voiture, quelqu’un avaitemporté un repas, mais il avait oublié l’eau.Doncaprès avoir déjeuné, on a eu très soif. On a aperçuun fermierquitiraitdel’eaud’unpuitsavecuneoutre. Ons’estarrêté,onestallélevoiretonluia demandé : « S’il vous plaît, pourriez-vous nousdonnerde l’eau ? »

Je me souviens de cet homme aussi clairementquejevousvoisaujourd’hui.Ças’estpasséilyapasmal d’années. Il a dit : « J’ai peu de choses,mais ma hutte est là-bas, il me reste un peu de paind’hieretunpeudechutney.Sivousavezfaim,ceseraun honneur pour moi de vous les offrir.»

Delagénérosité ?Oui.C’étaittoutcequ’ilavait. Nous avons pris l’eau, nous avons bu etnous l’avons remercié, et jusqu’à ce jour, c’est restégravéen moi, je n’oublierai jamais. J’ai parcouru lemondede nombreuses fois, j’ai rencontré beaucoup degens,maisjen’oublieraijamaiscethomme.Pourquoi ? Pour sabonté.

Voilà toute la bonté dont est capable unêtrehumain.Voilàcequ’unêtrehumainpeutréussir: vivreenpaix.Voilàtouteslespossibilités,etellessemanifestent dans ce monde.

Voilà la possibilité que nous avons. Voilà ce que nouspouvons comprendre. C’est le moment pour nous, c’estla chance que nous avons. Alors que l’humanitéregardece qu’elle a réussi, tout ce que je peux dire, c’estquela plus grande réussite de l’homme, de l’êtrehumain,ce sera la paix.

Et   quand   l’humanité   regardera   en   arrière,elle pourra dire à ses enfants, leur raconterunepetite histoire, pas celle des trois ours, maisellepourradirececi :« Voussavez,nousavonsétablila paix dans une situation des plus impossibles, nous avons établi la paix. »

La soif de paix transcendeincontestablementtoutes les barrières qui existent. Je l’ai vu.Elle transcende la barrière des langues, celle desreligions, elle transcende la longue liste de nos différences, elleles contourne intégralement. Et la soif de paix esten chaque êtrehumain.

Pouvons-nous comprendre les mécanismesdel’effortquefournitlepetit enfant, quechacundevousa fourni d’ailleurs ? Vous avez été cepetit enfant etvousvousvousêtes mis debout,vousvousêteslevéetvous êtes tombé. Vous êtes tombé, mais la bontéétaitlà pour vous encourager.

 

C’est à nous, à nous de comprendre, à nousde fairel’effort,ànousderendrepossiblelapaix dans notrevie.

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